Mobio F., Santa Muerte. Mexico, la Mort et ses dévots, Paris : Éditions Imago, 2010
Autrefois cité lacustre décrite comme un véritable paradis terrestre, Mexico est devenue synonyme de précarité, d’insécurité, de violence et de mort. Du centre à la périphérie, vingt-quatre millions d’habitants assèchent les cours d’eau et bâtissent des habitations qui dévorent le paysage : au fil du temps, l’eldorado de Cortés s’est peu à peu transformé en enfer.
Pour tenter de vivre dans cette ville géante et protéger corps et âmes, deux millions de personnes — pour la plupart issues du monde ouvrier ou artisan, ou liées à la criminalité, à la prostitution ou au narcotrafic — instaurent un dialogue direct avec la mort et ses représentations en pratiquant le culte de la Santa Muerte. Exposée dans des centaines d’autels situés en plein air ou enfermée dans des châsses en verre, l’effigie apparaît le plus souvent sous la forme d’un squelette somptueusement habillé et peut se trouver à un coin de rue, dans un marché populaire ou dans un garage aménagé avec soin pour lui rendre honneur.
En nous plongeant au cœur même du quotidien des dévots de la Santa Muerte, Francis Mobio nous entraîne ainsi dans un itinéraire photographique étrange et fascinant.