Luigi di Maio lance le débat autour de la nationalisation des autoroutes, après le désastre du pont Morandi à Gênes. C’est un bon débat, mais je doute qu’une simple nationalisation soit une bonne solution pour l’Italie, si l’on pense au système clientéliste géré par les partis pendant les années 1950-1980.
Je pense au livre de Piero Gobetti (la rivolutione liberale, Torino: Einaudi) et à son concept de “ rivoluzione liberale mancata ».
Il n’y a jamais eu en Italie un parti authentiquement libéral, dans le sens d’une force politique arborant une foi dans la force de la concurrence et du marché ; un parti en mesure de créer des conditions cadre favorables à une concurrence économique et à réduire l’intervention de l’Etat dans le marché.
Chaque parti a toujours recherché le contrôle de l’Etat, pour distribuer le pouvoir par l’Etat selon une logique clientéliste. Cela a encouragé une politique orientée au pouvoir pour le pouvoir. L’Etat italien a donc le plus souvent été un instrument de pouvoir arbitraire ainsi que de distribution de faveurs et privilèges. En d’autres mots : si l’Etat italien nationalise les autoroutes, qui va contrôler l’Etat ?
Ce qui pose la question, si une véritable politique de gauche peut être appliquée dans un pays qui n’a jamais été vraiment libéral et dans lequel les infrastrucutres fonctionnent mal…