Television Before TV. A Transnational History of an Experimental Medium on Display

Ma thèse doctorale intitule Television Before TV. A Transnational History of an Experimental Medium on Display, 1928-1939 a été supervisée par les professeurs Olivier Lugon de l’Université de Lausanne et Andreas Fickers, de l’Université du Luxembourg. Elle a bénéficié d’un soutien du Fonds national suisse pour la recherche scientifique qui m’a accordé une bourse doctorale de 18 mois me permettant de réaliser les recherches en archives en Allemagne, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Elle a obtenu le Dissertation Award de la Society for Cinema and Media Studies (SCMS) qui récompense la meilleure recherche de doctorat dans le champ des études des médias, du cinéma, et de la télévision.

Résumé:

Dès le milieu des années 1920 et le développement des premiers prototypes fonctionnels, la télévision se fait objet d’exposition. La nouvelle technologie est montrée à des foires industrielles et dans des grands magasins, à des expositions universelles et nationales : exposée, la télévision devient un mass media avant même qu’elle ne diffuse des émissions régulières. En étudiant les présentations publiques de la télévision en Allemagne, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis entre 1928 – date de l’ouverture des premières expositions annuelles dans les trois pays – et 1939 – moment de l’interruption de celles-ci suite à l’éclatement de la Deuxième Guerre mondiale – Television before TV montre que les lieux où le médium rencontre son premier public constituent les mêmes espaces qui, rétrospectivement, permettent de comprendre son avènement.

Cette recherche propose ainsi de nouvelles pistes pour l’histoire des médias en interrogeant la définition de la télévision en tant que médium du privé. Elle rappelle l’importance historique de l’espace public pour la « vision à distance » et, dépassant la perspective nationale, reconstitue les différences et similarités techniques, médiatiques et institutionnelles de la télévision allemande, américaine et britannique dans l’entre-deux-guerres. Développée dans un contexte qui est simultanément nationaliste et nourri d’échanges et de compétitions internationales, la télévision sert de comparatif dans les rivalités entre pays, mais stimule également la circulation de savoir-faire et de personnes. Sa forte valeur symbolique comme emblème du progrès scientifique et, dans le cas allemand, comme preuve de la modernité du régime national-socialiste se traduit dans les salles d’expositions par des scénographies souvent innovatrices, dont les photographies et descriptions se propagent au-delà de la presse locale. Au centre d’un réseau discursif et représentationnel, les expositions jouent alors un rôle essentiel pour la construction sociale, politique et culturelle de la télévision.

Remplaçant l’analyse de textes audiovisuels par l’étude de la machine exposée, ma recherche reformule la question bazinienne de qu’est-ce que la télévision ? pour demander où le médium se situe-t-il ? Cette prémisse méthodologique permet de contourner une évaluation qualitative de la technologie qui déplorerait ses multiples imperfections, et éclaire d’un nouveau jour des dispositifs télévisuels qui, même sans programme, intègrent un univers voué à la culture de consommation et du loisir.

La table des matières peut être consulté ici

Directeur de thèse : Prof. Olivier Lugon

Co-directeur de thèse : Prof. Andreas Fickers

Jury de thèse : Prof. Anna McCarthy, New York University et William Uricchio, MIT

Date de la soutenance : 13 juin 2014