Reconfiguring Comics in our Digital Era

Ma thèse de doctorat s’inscrit dans le cadre d’un projet interdisciplinaire financé par le Fond National Suisse de la recherche scientifique, mettant en collaboration l’Université de Lausanne (UNIL) et l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL).

(Bourse FNS Sinergia : CRSII5_180359)

Collaborateurs

  • Responsables
    • Sabine Süsstrunk (EPFL, laboratoire d’images et représentation visuelle)
    • Mathieu Salzman (EPFL, laboratoire de vision par ordinateur)
    • Raphaël Baroni (UNIL, Lettres, EFLE)
  • Doctorants
    • Gaëlle Kovaliv (UNIL)
    • Olivier Stucky (UNIL)
    • Deblina Bhattacharjee (EPFL)
    • Bahar Aydemir (EPFL)
    • Ihsan Utlu (EPFL)
  • Collaborateur scientifique
    • Seungryong Kim (EPFL)
  • Assistant scientifique
    • Joachim Hugonot (EPFL)

Descriptif du projet
(rédigé par Raphaël Baroni)

La BD constitue une partie importante de notre patrimoine culturel. Au fil des ans, elle s’est diffusée sur des supports variés, allant des récits publiés dans la presse, à des albums ou des romans graphiques, une même histoire étant souvent diffusée dans plusieurs formats. Malheureusement, le transfert d’une BD d’un format à un autre est un processus long et coûteux, exigeant que l’artiste recompose son travail pour chaque support. À l’ère numérique, les auteurs, qui continuent de privilégier des techniques de production traditionnelles, doivent transférer leur travail dans une diversité croissante de formats, notamment les écrans des smartphones et des tablettes. Le but de ce projet est de faciliter le processus de reconfiguration des BD. En particulier, nous visons à :

  1. analyser l’histoire et les enjeux du processus de reconfiguration de la BD en fonction de différents supports, analogiques et numériques ;
  2. élaborer des algorithmes pour aider les artistes dans le processus de reconfiguration des images en fonction des contraintes des supports ;
  3. étudier l’impact des reconfigurations sur les acteurs de la BD.

Sur le plan culturel, il s’agit de mesurer l’impact des technologies numériques sur la BD européenne, tout en tenant compte du fait que la transition vers les écrans n’est qu’une étape dans un processus de reconfiguration observable depuis les origines du média. Pour répondre à ce besoin, nous allons compléter notre recherche par des enquêtes de terrain impliquant des interviews avec des auteurs et des éditeurs impliqués dans cette évolution. Du côté de l’informatique visuelle, tandis que l’état de l’art reste confiné à la détection de cases, de textes et de boîtes délimitant des caractères, nous fournirons des segmentations détaillées d’éléments graphiques (personnages, objets) et de notions de 3D. Nos résultats auront un impact non seulement sur l’industrie de la BD, mais aussi sur la compréhension de son histoire, sur la muséographie (en offrant de nouvelles façons d’afficher et d’interagir avec les BD), et sur les humanités numériques (en offrant de nouveaux moyens d’indexation de grands corpus numérisés). À travers une campagne de numérisation du fonds Ghebali, il s’agit aussi de valoriser les archives du Centre BD de la ville de Lausanne.