Voir, puis réduire la musique au silence. Baudelaire et Mallarmé dans le sillage de Diderot

Baudelaire et Mallarmé, dans le sillage de Diderot, ont fait de la musique un paradigme essentiel pour penser le rapport entre les arts en général et la portée de la poésie en particulier. La musique permet notamment de mesurer l’effet émotif du récepteur, poussé à son paroxysme chez les deux poètes.

Cet article s’inscrit dans l’ouvrage issu du colloque Les cordes vibrantes de l’art, organisé en 2018 à Paris par Nathalie Kremer et Sarah Nancy. Les actes sont publiés par les Presses universitaires de Rennes (https://pur-editions.fr/product/5392/les-cordes-vibrantes-de-l-art)

Montaigne: l’écriture de soi pour penser l’altérité

Le souci de l’autre, chez Montaigne, est constant, les figures de l’altérité sont d’une extraordinaire richesse. Et pourtant, Montaigne est surtout connu pour être l’écrivain de soi. Mais le « soy » de Montaigne, comme le Journal de voyage et les Essais, est en fait traversé par l’altérité. Cet article vise alors à montrer comment Montaigne, en particulier dans les Essais, va écrire puis penser l’autre à partir de soi.

Cet article figure dans l’ouvrage dirigé par Olga Kulagina et Anna Maziarczyk intitulé Penser, écrire et traduire l’altérité / Thinking, Writing and Translating Otherness, publié dans Lublin Studies in Modern Languages and Literature vol 45, no 4 (2021), consultable en ligne: https://journals.umcs.pl/lsmll/issue/view/698/showToc

Le positivisme de Taine

Au moment où l’œuvre de Taine semble sortir de l’oubli, il n’est sans pas inutile de s’interroger sur sa dimension épistémologique, notamment dans son rapport à la littérature. L’ « Introduction » de la monumentale Histoire de la littérature anglaise (1863) montre ainsi combien les catégories du positivisme échouent dans leur visée de fonder une nouvelle science de l’homme.

Article publié dans la revue Poétique no 190 (2021/2) sous le titre « Le positivisme de Taine au miroir de la littérature. Une science de l’homme sans objet ni sujet », consultable en ligne.

Le Déjeu d’Alexandre Voisard

Seconde édition, entièrement revue, de l’ouvrage paru en 2008 chez Zoé. L’oeuvre d’Alexandre Voisard est l’une des plus riches et variées de la littérature romande contemporaine. Le Déjeu, publié en 1997 chez Campiche, est un livre charnière, qui creuse une double veine essentielle: la quête personnelle et l’interrogation sur les pouvoirs de l’écriture.

Le retour de l’auteur

Dans le cadre du numéro consacré à l’année 1980 par Gilles Philippe et Jérôme Meizoz, je montre à partir de quelques textes d’Yves Bonnefoy – tirés de L’origine de la parole –  comment la « mort de l’auteur » proclamée par Barthes et Foucault est dépassée et renversée dans une nouvelle perspective qui fait de l’auteur l’ultime trace qui demeure de l’effacement du texte.

Cet article publié dans le numéro 312 de la revue Etudes de lettres est consultable à l’adresse: https://doi.org/10.4000/edl.2407

Littérature et altérité

L’enseignement de la littérature, notamment en France, est au centre de nombreux débats depuis les années 2000. A partir de l’enseignement de la poésie, à l’université, en Suisse romande, dans une perspective FLE – soit une marginalité clairement revendiquée, j’essaie de mettre en lumière une nouvelle conception de l’altérité, fondée sur une dimension poét(h)ique.

Le premier vers de « Zone », dans Alcools, est ainsi exemplaire de cette poét(h)ique de la lecture. Publié dans le numéro 22 de la revue Fabula lht, cet article, intitulé « Littérature et altérité: un art de vivre poét(h)ique »,  est consultable en ligne: http://www.fabula.org/lht/22/buchs.html

L’Écriture du réel. Baudelaire et le réalisme scriptural

Le milieu du XIXe siècle est marqué par une crise de la réalité, qui va notamment se cristalliser autour de l’émergence du daguerréotype puis de la photographie, qui donnera l’illusion d’une reproductibilité mécanique et industrielle du réel. Cette crise de la réalité est avant tout une crise de l’image, et une œuvre, une écriture en particulier – celle de Baudelaire – va en incarner tous les enjeux, qui dépassent de beaucoup ce que l’on appelle communément le « réalisme ».

Ce sont ces enjeux que je traite dans L’Écriture du réel. Baudelaire et le réalisme scriptural, Paris, Galilée, coll. Lignes fictives, 2019.

 

 

L’invention du réel

L’invention de la photographie, dans la première moitié du XIXème siècle, a eu une grande influence sur la littérature et sur les Beaux-Arts, largement documentée par la critique. Dans cet article, je m’intéresse à une autre perspective, qui met plutôt en lumière ce que j’appelle la « reconfiguration du réel » impliquée par le daguerréotype puis la photographie. En proposant un accès « direct » à la réalité, l’image photographique ouvre en effet une nouvelle ère qui change fondamentalement notre rapport au réel. Un nouveau « partage du réel » se fait alors jour, qui va impliquer une crise du langage dont il n’est d’ailleurs pas certain que nous soyons sortis. Cette crise du langage est au cœur de mon ouvrage L’Écriture du réel. Baudelaire et le réalisme scriptural (Paris, Galilée, coll. Lignes fictives, 2019).

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« L’invention du réel. Photographie et crise du langage au milieu du XIXème siècle », dans Poétique no 183, 2018, p. 39-52.

Le musée invisible d’Yves Bonnefoy

Dans l’ouvrage Quand les écrivains font leur musée…, Catherine Mayaux a réuni une vingtaine d’études sur les représentations ou l’imaginaire muséographique d’écrivains de la fin du XIXème siècle à l’époque contemporaine. Il s’agissait notamment d’interroger la manière dont la réflexion sur le musée croise les préoccupations d’un écrivain et interagit avec sa création.

Ma contribution, intitulée « Le musée invisible d’Yves Bonnefoy. « Les découvertes de Prague » et le sens du passé », traite en particulier de l’écriture du musée chez Yves Bonnefoy dans un texte en prose tiré de Rue traversière et autres récits en rêve (Poésie/Gallimard, 1992). Confronté à l’impossibilité de décrire l’altérité du passé, des tableaux et du musée de Prague, l’écriture du poète réussit en revanche  à rendre admirablement compte de leur effacement dans les mots. L’écriture du musée se substitue ainsi à toute forme de description de celui-ci.

Publié dans Catherine Mayaux (dir.), Quand les écrivains font leur musée…, Bruxelles, Peter Lang, coll. Littératures de langue française, 2017, p.137-147.

 

La poésie de Houellebecq

Aborder la poésie de Michel Houellebecq n’est pas une tâche facile, car si le Houellebecq romancier suscite pour le moins la polémique, que dire alors du poète ? Au-delà des controverses qu’elle appelle inévitablement, cette poésie mérite qu’on essaie de la lire d’un point de vue simplement critique.

Dans le cadre du colloque Les « voix » de Michel Houellebecq, organisé à Lausanne par Raphaël Baroni et Samuel Estier, j’ai ainsi voulu confronter une certaine pratique du poème houellebecquien avec une réflexion – explicite ou non – sur la poésie, notamment pour mettre en lumière le paradoxe d’une écriture qui se veut « lyrique » alors qu’elle n’est traversée par aucune forme d’altérité crédible. C’est d’ailleurs peut?être là une dimension essentielle à l’origine de toute l’œuvre de Houellebecq : l’impossibilité pour le « je » de se fonder dans le regard d’un autre alors que le monde est pourtant posé dans une altérité radicale.

Ma contribution, « La poésie et son autre: Rester vivant et les limites du solipsisme », est publiée en ligne sur le site Fabula.