Voir, puis réduire la musique au silence. Baudelaire et Mallarmé dans le sillage de Diderot

Baudelaire et Mallarmé, dans le sillage de Diderot, ont fait de la musique un paradigme essentiel pour penser le rapport entre les arts en général et la portée de la poésie en particulier. La musique permet notamment de mesurer l’effet émotif du récepteur, poussé à son paroxysme chez les deux poètes.

Cet article s’inscrit dans l’ouvrage issu du colloque Les cordes vibrantes de l’art, organisé en 2018 à Paris par Nathalie Kremer et Sarah Nancy. Les actes sont publiés par les Presses universitaires de Rennes (https://pur-editions.fr/product/5392/les-cordes-vibrantes-de-l-art)

L’Écriture du réel. Baudelaire et le réalisme scriptural

Le milieu du XIXe siècle est marqué par une crise de la réalité, qui va notamment se cristalliser autour de l’émergence du daguerréotype puis de la photographie, qui donnera l’illusion d’une reproductibilité mécanique et industrielle du réel. Cette crise de la réalité est avant tout une crise de l’image, et une œuvre, une écriture en particulier – celle de Baudelaire – va en incarner tous les enjeux, qui dépassent de beaucoup ce que l’on appelle communément le « réalisme ».

Ce sont ces enjeux que je traite dans L’Écriture du réel. Baudelaire et le réalisme scriptural, Paris, Galilée, coll. Lignes fictives, 2019.

 

 

L’invention du réel

L’invention de la photographie, dans la première moitié du XIXème siècle, a eu une grande influence sur la littérature et sur les Beaux-Arts, largement documentée par la critique. Dans cet article, je m’intéresse à une autre perspective, qui met plutôt en lumière ce que j’appelle la « reconfiguration du réel » impliquée par le daguerréotype puis la photographie. En proposant un accès « direct » à la réalité, l’image photographique ouvre en effet une nouvelle ère qui change fondamentalement notre rapport au réel. Un nouveau « partage du réel » se fait alors jour, qui va impliquer une crise du langage dont il n’est d’ailleurs pas certain que nous soyons sortis. Cette crise du langage est au cœur de mon ouvrage L’Écriture du réel. Baudelaire et le réalisme scriptural (Paris, Galilée, coll. Lignes fictives, 2019).

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« L’invention du réel. Photographie et crise du langage au milieu du XIXème siècle », dans Poétique no 183, 2018, p. 39-52.