Le positivisme de Taine

Au moment où l’œuvre de Taine semble sortir de l’oubli, il n’est sans pas inutile de s’interroger sur sa dimension épistémologique, notamment dans son rapport à la littérature. L’ « Introduction » de la monumentale Histoire de la littérature anglaise (1863) montre ainsi combien les catégories du positivisme échouent dans leur visée de fonder une nouvelle science de l’homme.

Article publié dans la revue Poétique no 190 (2021/2) sous le titre « Le positivisme de Taine au miroir de la littérature. Une science de l’homme sans objet ni sujet », consultable en ligne.

Le Déjeu d’Alexandre Voisard

Seconde édition, entièrement revue, de l’ouvrage paru en 2008 chez Zoé. L’oeuvre d’Alexandre Voisard est l’une des plus riches et variées de la littérature romande contemporaine. Le Déjeu, publié en 1997 chez Campiche, est un livre charnière, qui creuse une double veine essentielle: la quête personnelle et l’interrogation sur les pouvoirs de l’écriture.

Littérature et altérité

L’enseignement de la littérature, notamment en France, est au centre de nombreux débats depuis les années 2000. A partir de l’enseignement de la poésie, à l’université, en Suisse romande, dans une perspective FLE – soit une marginalité clairement revendiquée, j’essaie de mettre en lumière une nouvelle conception de l’altérité, fondée sur une dimension poét(h)ique.

Le premier vers de « Zone », dans Alcools, est ainsi exemplaire de cette poét(h)ique de la lecture. Publié dans le numéro 22 de la revue Fabula lht, cet article, intitulé « Littérature et altérité: un art de vivre poét(h)ique »,  est consultable en ligne: http://www.fabula.org/lht/22/buchs.html

L’Écriture du réel. Baudelaire et le réalisme scriptural

Le milieu du XIXe siècle est marqué par une crise de la réalité, qui va notamment se cristalliser autour de l’émergence du daguerréotype puis de la photographie, qui donnera l’illusion d’une reproductibilité mécanique et industrielle du réel. Cette crise de la réalité est avant tout une crise de l’image, et une œuvre, une écriture en particulier – celle de Baudelaire – va en incarner tous les enjeux, qui dépassent de beaucoup ce que l’on appelle communément le « réalisme ».

Ce sont ces enjeux que je traite dans L’Écriture du réel. Baudelaire et le réalisme scriptural, Paris, Galilée, coll. Lignes fictives, 2019.

 

 

Le musée invisible d’Yves Bonnefoy

Dans l’ouvrage Quand les écrivains font leur musée…, Catherine Mayaux a réuni une vingtaine d’études sur les représentations ou l’imaginaire muséographique d’écrivains de la fin du XIXème siècle à l’époque contemporaine. Il s’agissait notamment d’interroger la manière dont la réflexion sur le musée croise les préoccupations d’un écrivain et interagit avec sa création.

Ma contribution, intitulée « Le musée invisible d’Yves Bonnefoy. « Les découvertes de Prague » et le sens du passé », traite en particulier de l’écriture du musée chez Yves Bonnefoy dans un texte en prose tiré de Rue traversière et autres récits en rêve (Poésie/Gallimard, 1992). Confronté à l’impossibilité de décrire l’altérité du passé, des tableaux et du musée de Prague, l’écriture du poète réussit en revanche  à rendre admirablement compte de leur effacement dans les mots. L’écriture du musée se substitue ainsi à toute forme de description de celui-ci.

Publié dans Catherine Mayaux (dir.), Quand les écrivains font leur musée…, Bruxelles, Peter Lang, coll. Littératures de langue française, 2017, p.137-147.

 

Diderot: le temps des peintres

Le colloque Diderot et le temps s’est tenu à Aix-Marseille en 2013 puis à Lausanne en 2014, en marge de l’exposition Le Goût de Diderot, organisée par le Musée Fabre de Montpellier et la Fondation de l’Hermitage, à Lausanne. Stéphane Lojkine, Adrien Paschoud et Barbara Selmeci Castioni sont les éditeurs scientifiques des actes.

Ma contribution au colloque, « Le temps des peintres. Diderot dans la matière de Chardin », montre que la peinture – art de l’espace par excellence – permet en fait à Diderot de penser le temps de manière originale, et cela à partir de la matière picturale de Chardin, dans le Salon de 1763. Cet article développe une réflexion que j’ai poursuivie dans Ecrire le regard. L’esthétique de la Modernité en question et dans Diderot et la peinture.

Publié dans Stéphane Lojkine, Adrien Paschoud et Barbara Selmeci Castioni (dir.), Diderot et le temps, Aix-en-Provence, Presses Universitaires de Provence, coll. Textuelles, 2016, p.255-264.

Mallarmé et la musique

Cet article est le fruit d’une réflexion partagée lors de deux journées d’étude, la première organisée en octobre 2013 à Berne par Xavier Dayer et prolongée en mars 2015 à Rennes par Antoine Bonnet et Pierre-Henry Frangne, autour de Mallarmé et la musique.

Dans cet article, intitulé « Une pensée du langage », je montre comment la musique – en particulier celle de Wagner – aide Mallarmé à réfléchir à sa propre activité poétique et l’oblige finalement à remettre en question son esthétique.

Publié dans Antoine Bonnet et Pierre-Henry Frangne (dir.), Mallarmé et la musique, la musique et Mallarmé. L’écriture, l’orchestre, la scène, la voix, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, coll. Aesthetica, 2016, p.48-58.